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Cartographie des motivations derrière les conflits : le cas de l’Est de la RDC

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L’Est de la DRC reste affecté par des conflits violents. La région centrale est le ‘Petit Nord’ où deux grands groupes armés, une coalition de bandes armées de plus petite taille et l’armée gouvernementale sont tous impliqués dans une bataille continue causant d’énormes souffrances humaines.
Dans les régions voisines du ‘Grand Nord’ et du nord du Sud-Kivu, une guerre ouverten’a plus lieu mais une présence considérable des groupes armés continue de poser des problèmes de sécurité. Actuellement, Laurent Nkunda et le CNDP qu’il dirige se battent contre les trois autres belligérants.
Le CNDP a pris position dans ces régions où vivaient précédemment les Tutsis congolais.Le CNDP ne protège pas seulement les intérêts des Tutsis en général, il protège aussi les intérêts économiques spécifiques de certains de ses membres et sympathisants. Il contrôle les pâturages qu’utilisent plusieurs riches éleveurs de bovins ainsi que deux zones minières. L’armée de Laurent Nkunda est tristement célèbre pour ses violations brutales des droits de l’homme et la présence d’enfants soldats dans ses rangs.
Les FDLR ont adopté une position passive vis-à-vis de l’Etat rwandais mais elles continuent de porter des armes qu’elles utilisent fréquemment au cours d’opérations militaires contre le CNDP. Elles ont opté pour une vie de clandestinité à la dure. Elles sont impliquées dans divers types de trafics illégaux tels que l’exploitation minière illégale et le trafic de drogue (chanvre). Pour certains membres des FDLR, il est probablement plus attirant de continuer ce genre d’activités que de retourner au Rwanda. Un petit groupe ‘d’ex-génocidaires’ a particulièrement intérêt à maintenir le statu quo. Les relations entre les FDLR et la population congolaise reposent souvent sur la peur et sont caractérisées par une tendance à la domination.
La coalition des Maï-Maï du PARECO affirme défendre les Congolais contre les groupes armés. Le PARECO a une attitude clairement vindicative à l’égard du CNDP. Il cherche à conquérir les terres occupées, prétendent-ils, de manière illégitime par le CNDP/les Tutsis. Les Maï-Maï cherchent eux à empêcher la création d’un ‘tutsiland’.
Les FARDC sont les protecteurs officiels de l’Etat congolais et de sa population. La majorité des forces dans la région ont participé à l’offensive contre le CNDP. Toutefois, en marge de ce conflit central, des unités militaires conservent leurs positions dans des zones reculées où la principale motivation pour leur déploiement est de s’enrichir, elles et leurs supérieurs. Les FARDC sont impliquées dans une grande variété de trafics comme par exemple le trafic de bois tropical à Beni, le trafic de drogue (chanvre) à Lubero, qui est une opération commerciale menée conjointement avec les FDLR, et le trafic du coltan à Shabunda. Plusieurs unités sont à l’origine de violations des droits de l’homme.
Quoique quelques confrontations militaires entre les FARDC et les FDLR ou entre les FARDC et les groupes Maï-Maï aient été rapportées, les trois ‘armées’ ont plutôt tendance à collaborer les unes avec les autres dans le combat contre les forces de Laurent Nkunda.

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