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La coalition de la Société civile du PK déçue par la résistance à la réforme du Processus de Kimberley

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16 novembre 2018

La Coalition de la Société Civile du Processus de Kimberley (CSC PK) a fortement insisté  dans le sens d’une réforme lors de la session plénière 2018  du PK à Bruxelles et ce, avec des propositions très concrètes parmi lesquelles, une modification de la définition des diamants de la guerre au-delà de la portée limitée et dépassée des diamants bruts finançant les mouvements rebelles.

La CSC, en collaboration avec l’industrie (World Diamond Council) et le Canada, ont fait une proposition réaliste pour une définition plus large des diamants de la guerre. Ce solide appel conjoint à adapter le PK de manière urgente aux problématiques cruciales telles que la violence systématique et rependue, le travail forcé, les pires formes de travail des enfants, les violations du droit international humanitaire ainsi que le financement illicite de forces de sécurité privées et publiques, rencontra une forte résistance des autres États participants à la séance plénière. Malgré les engagements de réforme exprimés lors de la plénière de Brisbane en 2017, des heures ont été perdues sur la question de savoir si le PK devait discuter de ces problématiques essentielles. Les échanges de fond ont continuellement et délibérément été entravés par un certain nombre de participants. Après de nombreuses difficultés, la plénière est parvenue à trouver un accord dans le fait de reconnaitre que des propositions étaient sur la table et qu’elles seraient prises en considération par les participants, qui sont de plus invités à apporter davantage d’éléments à la discussion.

La Coalition de la société civile du PK a exhorté tous les États participants à s’engager, le plus rapidement possible, dans cette discussion sur le champ d’application du Processus de Kimberley. « Cela sera avant tout bénéfique pour les communautés affectées par l’extraction minières qui supportent les coûts de la violence, des violations des droits de l’Homme et de la dégradation de l’environnement tandis qu’elles devraient récolter les fruits de leurs richesses naturelles » affirma Shamiso Mtisi, Président de la Coalition de la société civile du PK.

Les participants résistants se trouveront du mauvais côté de l’Histoire. S’ils ne sont pas motivés à protéger les droits de l’Homme des communautés minières dans leur pays, ils devraient au moins répondre à la menace que représentent les diamants synthétiques pour les économies des pays producteurs et aux consommateurs qui demandent à acheter des diamants de provenances responsables. Si le PK ne considère pas l’impact éthique, de l’extraction minière sur les droits de l’Homme et l’environnement, alors, les diamants naturels perdront leur marché et les économies des pays producteurs de diamants seront sérieusement affectées. »

La Coalition de la Société civile du PK reconnait les progrès réalisés sur la transparence des données. La confiance dans le PK est en jeu puisque la confidentialité étouffe la transparence et la redevabilité de l’industrie du diamant. Des données utiles et crédibles sur la production de diamants bruts et leur exportation doivent être publiquement diffusées. « Dans ce contexte, nous apprécions la décision de désagréger les statistiques publiques sur le site internet du PK entre d’une part, la production industrielle, et de l’autre, celle de la production artisanale et de petite échelle » déclare Shamiso Mtisi. Dans la poursuite de l’extension des limites de la transparence et de la redevabilité au sein du PK, nous demandons que les données relatives aux diamants bruts soient également désagrégées afin de tracer ou refléter les pierres précieuses, les semi-précieuses et les diamants industriels bruts.